Par Nicolas Pelicioni
Un jour je suis entré dans une librairie de la ville et, après avoir acheté quelques livres, je suis allé dans un magasin des vêtements pour acheter un t-shirt. J’ai vu aussi un manteau ! Il était vraiment très beau ce manteau et en plus, son prix était intéressant ! La vendeuse m’a dit :
— Profitez en, parce qu’il fera froid cet hiver !
Froid en hiver... Cette vendeuse mérite une médaille — j’ai pensé en moi même ! Pourtant, comme j’aimais le manteau et aussi son prix, je l’ai acheté. Maintenant, je pense au froid.
Dans ma jeunesse, je n’ai jamais été capable de distinguer les saisons et la justification en est très simple : où je vis elles ne se distinguent pas du tout car il fait toujours chaud ! Nous avons l’été proprement dit, qui est la saison des pluies avec des inondations mais toujours de la chaleur ; l’automne, c’est quand cesse la pluie et qu’il nous reste seulement la chaleur ; l’hiver, c’est quand il y a de la sécheresse, parce que la pluie nous a manqué ; finalement, le printemps, c’est quand il y a de la chaleur avec une douce brise que j’aime beaucoup.
Il faut dire toute la vérité : nous avons du froid ! Quelques jours par an, un matin, on se réveille avec le froid. Il ne fait pas moins de 10ºC, mais c’est froid ! Alors nous nous habillons pour en profiter et c’est à ce moment là que je peux mettre mon manteau ! Le froid dure jusqu’à midi, à ce moment là, le soleil brille à nouveau sur nos têtes pour nous montrer qui commande le quartier. Mais, plus au sud du Brésil il y a même de la neige, comme en Argentine, la seule différence est que la nôtre ne dure pas plus d’une semaine !
Je n’ai jamais vu la neige... Quand j’étais enfant, j’ai vu du givre quelques fois et mon père nous disait toujours que le givre brûle les caféiers et cause de grandes pertes aux agriculteurs. Mon père a travaillé dans les plantations de café et il a connu les plantations brûlées par le givre. On ne voit plus de givre, et j’ai l’impression que maintenant le froid n’est pas le même.
À cause de son prix intéressant, un jour ma mère m’a acheté un manteau anglais London Fog. Il y a plusieurs années et j’ai aimé ce cadeau, mais, je l’ai mis combien de fois ? Il ressemble beaucoup à mon nouveau manteau et je crois que maintenant j’aurai pendant plusieurs années deux manteaux dans mon armoire !
Je me souviens qu’après la dictature, qui s’est terminée en 1985, le Brésil s’est ouvert au monde extérieur et nous avons commencé l’importation de marchandises, notamment des voitures. Les premières qui sont arrivées avaient un système de chauffage, et ce système est maintenant une marque dans l’histoire de notre ouverture politique parce que, en ce temps là, le marché mondial ne connaissait aucune des caractéristiques du marché brésilien, même les plus évidentes comme le fait que nous n’avons pas de froid.
C’est le mois de mai et je crois que nous sommes en automne — il faut consulter Google pour être sûr — nous avons encore de la pluie, mais ce n’est pas typique. Même avec la pluie, il ne faut que cinq heures pour sécher mes vêtements sur la corde à linge, sous le porche de chez moi. Ici, le soleil travaille pour nous, mais, j’aimerais avoir un mois entier de froid !